Le véganisme, un mode de vie et d’alimentation écologique ?
De plus en plus de personnes deviennent véganes par choix, par conviction. Et parmi les arguments les plus fréquents, celui-ci revient souvent : « je le fais pour les animaux, pour la planète, pour l’écologie. »
Mais est-ce un argument sérieux, fondé et vérifiable ? Réduire sa consommation de viande, de lait, de beurre, est-ce un véritable levier de lutte contre le réchauffement climatique ? Comment notre assiette impacte-t-elle le climat ?
Parce qu’on entend à peu près tout et n’importe quoi sur le sujet, j’ai eu envie de revenir sur les fondamentaux : le véganisme, un mode de vie et d’alimentation écologique ?
La consommation de viande à l’échelle de la planète : le bilan
La marche pour le climat, Greenpeace ou la pétition pour l’Affaire du siècle prônent unanimement une réduction de notre consommation de viande et de produits animaux. L’argument principal : pour le climat.
Remettons donc les pendules à l’heure : 3,2 millions d’animaux terrestres sont abattus en France et par jour pour la consommation humaine. Et, selon la FAO, chaque année c’est entre 65 et 150 milliards d’animaux qui sont tués pour la consommation humaine dans le monde. À titre de comparaison, nous sommes 7,7 milliards d’humains. Quel est donc l’impact de cet élevage intensif sur la planète ?
Un impact sur les ressources terrestres comme l’eau
Pour comprendre les conséquences liées à la viande, il suffit de s’intéresser à la manière dont un animal est élevé. Prenons le cas d’une vache par exemple. Afin que sa chair soit utile à l’être humain, la vache doit d’abord être nourrie, soignée, élevée. C’est donc un travail fastidieux à la fois pour l’éleveur et les entreprises agricoles. Elles doivent en effet cultiver du blé, des graines et autres aliments nécessaires au bon développement de l’animal. C’est pourquoi les chiffres sont clairs sur le sujet : 1kg de viande de bœuf, c’est 15 000 litres d’eau. Un kilo de blé en revanche, c’est 1 500 litres d’eau. L’eau douce est une ressource qui se raréfie. Consommer plus végétal c’est donc économiser cette ressource.
Enfin, notons que les déjections des animaux élevés en masse sont relativement polluantes. Elles contiennent du nitrate qui, une fois rejeté dans les cours d’eau et les sols, asphyxient la faune et de la flore aquatiques. Un cas typique de cet impact environnemental est celui des algues vertes en Bretagne.
D’une manière générale, on peut donc dire que l’élevage intensif a un coût environnemental : il raréfie les ressources primaires comme l’eau ou la fertilité des sols. Et, qui plus est, il est également la cause d’un rejet de CO2 important dans l’atmosphère…
Déforestation et émissions de gaz à effet de serre
L’élevage intensif (qui est le plus répandu dans le monde) est responsable d’une déforestation considérable notamment en Amazonie. Des forêts entières sont rasées pour y installer des élevages bovins à la place. Ce qui entraîne une immense perte de biodiversité, une fragilisation des sols et un effet de serre considérable. Un documentaire très intéressant à ce sujet : cowspiracy, disponible en streaming.
Résumons : plus les humains se sont développés sur le plan économique, plus ils se sont mis à manger de la viande à grande échelle. Aujourd’hui, l’élevage intensif est responsable de plus de 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre selon la FAO. Ce qui, du point de vue écologique et environnemental, n’est pas négligeable. En effet, les gaz à effet de serre participent au réchauffement climatique.
La consommation de viande n’est donc pas un acte anodin, sans impact écologique. Mais alors, ne plus manger de produits animaux, est-ce la solution ?
Les bienfaits environnementaux du véganisme : mise au point
Ce que l’on mange a un impact direct sur le climat. Opter pour un régime flexitarien, végétarien ou végétalien permet de réduire la pollution, lutter cotre la déforestation et préserver certaines ressources (eau, sol…). Mais il y a aussi d’autres bienfaits souvent sous-estimés :
Redonner leur autonomie à des pays dépendants de l’exploitation animale
Un exemple typique pour expliquer ce phénomène est celui du formol utilisé pour conserver le poisson en Afrique subsaharienne. Afin de pouvoir vendre du thon ou des sardines, certains pêcheurs n’ont pas d’autre choix que d’utiliser des pesticides et produits hautement toxiques. La concurrence est trop rude autrement. Or, ces additifs et ces produits mettent à la fois en péril la santé des consommateurs/trices. Mais contribuent en même temps à la dégradation de l’environnement. Le problème est donc systémique.
Devenir vegan, c’est refuser ce système d’exploitation environnemental pour protéger les humain·es et les animaux.
Un bienfait sur l’océan : la préservation de l’écosystème marin
La pêche intensive est également un problème de taille dans nos sociétés contemporaines. Sur 1 milliard de poissons péchés, on considère qu’environ 40% sont destinés à nourrir volailles, porcins ou bovins. L’océan est donc surexploité alors qu’il est paradoxalement à la base de notre survie (et de la vie) sur Terre... Ainsi, parce que les menus végétariens ou végétaliens consomment moins d’eau et refusent l’exploitation marine, ils luttent activement à préserver l’océan.
Les principales critiques adressées au végétalisme d’un point de vue écologique
Malgré ces bénéfices concrets que l’on vient d’avancer, des incertitudes demeurent. On entend parfois dire que les vegans ne seraient pas vraiment écolos car iels importeraient des produits d’ailleurs et du soja transgénique. Faisons un point sur 3 grands préjugés liés à l’alimentation végétalienne :
Les végans importent des produits venus d’ailleurs
Effectivement, certains produits comme les bananes, l’avocat, les noix de cajou ou le chocolat sont importés. Or, la plupart du temps les personnes se tournant vers une alimentation végétale sont conscientes de ces problèmes. C’est pourquoi le véganisme n’est pas qu’un mode d’alimentation : c’est aussi un mode de vie qui prône la décroissance et l’utilisation de produits locaux et de saison.
Pour résumer : oui, on peut être vegan et manger très mal. Fast-food, produits transformés ou importés de très loin ne manquent pas ! Pourtant, la plupart des végétalien·nes font ce choix pour l’écologie et l’environnement. Et s’orientent ainsi vers du zéro déchet, la création d’un potager, une consommation plus raisonnée etc… ce n’est pas parce qu’on consomme des produits qui viennent d’ailleurs qu’on en abuse… D’autant plus que la plupart des viandes, poissons, laits et fromages sont également importés, parfois de très loin ! C’est l’ensemble de notre consommation qu’il faudrait revoir…
Tu veux apprendre à cuisiner plus local, de saison et à partir de produits non transformés ? Découvre la Vegranola Academy !
Le soja pollue bien plus que la viande
Faux ! C’est un argument souvent avancé pour discréditer le véganisme du point de vue écologique. Or, il convient de rappeler que « 87,4% de la consommation de soja par l'Union Européenne est utilisée pour nourrir les animaux afin de produire de la viande, des produits laitiers et des oeufs. » Autant dire que le/la végan·e n’y est certainement pas pour grand chose…
Le véganisme, c’est la mort des éleveurs et des petites fermes
Ce mode de vie et d’alimentation est ironiquement accusé d’être un grand meurtrier. Tueur de petites fermes et d’éleveurs qui ‘‘prennent soin de leurs bêtes’’, telle est la rumeur…
Peut-être convient-il de rappeler des chiffres : en France on compte plus de 170 000 élevages et environ 960 abattoirs. Autant dire que les petits producteurs représentent une infime partie de la production… Le véganisme ne s’attache pas à détruire la vie des petites fermes mais à stopper l’élevage intensif et la maltraitance animale de masse sous toutes leurs formes.
Alors, les vegans sont-iels vraiment écolos ? J’espère t’avoir donné des clés de réponses, de réflexions pour te faire ta propre opinion. Mon but est d’informer plus que de convaincre !)
À la lecture de cet article, tu as des questions ou l’envie de me partager tes propres astuces ? Je t’attends sur mes réseaux !